Jacques Médecin est un homme
Politique français né le
5 mai 1928 à
Nice et décédé le
17 novembre 1998 à
Punta del Este en
Uruguay.
Biographie
Issu d'une grande famille
niçoise avec son père,
Jean Médecin qui fut maire de
Nice pendant 37 ans et marqua profondément la vie politique des
Alpes-Maritimes, et son grand-père, Alexandre Médecin, qui fut conseiller général.
À la mort de son père, en 1966, il s'impose en successeur incontournable et remporte la mairie de Nice à l'unanimité des membres du conseil municipal. Il a alors à peine 37 ans et y sera réélu cinq fois. Il accomplira à ce poste de nombreux chantiers : Nice-La-Plaine, le Centre d'affaires de l'Arénas, le Musée d'art moderne, la voie rapide, des stationnements souterrains, le boulevard Napoléon III, la station d'épuration de Ferber, Nice-Étoile…
Forte personnalité, indépendant, impulsif, anticommuniste convaincu et farouche, il fut membre du CNI, des Républicains Indépendants, puis revint au CNI, tout en s'apparentant au RPR, ce qui ne l'empêcha pas de flirter avec le FN, dont il déclarait partager « 99 % des idées ». Dans les derniers mois de sa carrière politique, il cessa d'être apparenté RPR, suite à ses propos très contestés sur les Juifs de son conseil municipal.
Lors du débat sur le projet de loi autorisant l'interruption volontaire de grossesse, défendu par Simone Veil en 1974, il se prononce contre l'avortement [#], déclarant, notamment que, « l'avortement, c'est un meurtre », et que l'autorisation de cet acte pourrait déboucher sur l'autorisation de l'homicide volontaire. La même année, il projette de jumeler Nice avec Le Cap, en Afrique-du-Sud, alors sous le régime de l'Apartheid. En 1981, il vote contre l'abolition de la Peine de mort, et demande par la suite son rétablissement, notamment lors d'une manifestation, en 1988.
Outre son poste de maire de Nice, il fut député des Alpes-Maritimes de 1967 à 1988, secrétaire d'État au Tourisme dans le gouvernement de Raymond Barre de 1976 à 1978 et président du conseil général des Alpes-Maritimes de 1973 à 1990.
À l’étranger, il se fait appeler «comte de Médicis», laissant entendre une certaine noblesse qu’il n’a pas (il se garde bien de le faire en France où les titres de noblesse sont protégés par la loi).
À la fin des années 1980, de nombreux soupçons pèsent sur sa gestion et l'étau judiciaire se resserre autour de lui. En Novembre 1989, il est inculpé pour "délit d'ingérence", et vont suivre d'autres chefs d'inculpation. En Septembre 1990, il démissionne de tous ses mandats et s'enfuit à Punta del Este en Uruguay. Charles Pasqua et le journal Nice-Matin le soutiennent, ce dernier écrivant que Jacques Médecin a démissionné « par lassitude dans un combat inégal contre la calomnie ». Condamné par le tribunal de Grenoble, il est arrêté par la police Uruguayenne et transféré à la prison de Montevideo en Novembre 1993, puis extradé en France en Novembre 1994, où il est condamné quatre fois à de la prison ferme. En janvier 1996, il retourne à Punta del Este où il décèdera le 17 novembre 1998.
Notes
Mandats
Condamnations
- 6 janvier 1992 : un an de prison ferme et 300 000 francs d'amende pour délit d'ingérence. Jacques Médecin est également déclaré « incapable, à jamais, d'exercer aucune fonction publique » et doit verser 2 168 874 F de dommages et intérêts à Joseph Figueras, un contribuable niçois qui avait été autorisé à se constituer partie civile en lieu et place de la commune (« Pour délit d'ingérence — Jacques Médecin est condamné à un an de prison ferme », Le Monde, 8 janvier 1992).
- 16 Mai 1995 : deux ans de prison ferme, 200 000 francs d'amende et cinq ans de privation de droits civiques pour « détournement de fonds » dans le scandale de l'Opéra de Nice (« Jacques Médecin est condamné à deux ans de prison ferme pour abus de confiance », Le Monde, 18 mai 1995).
- Août 1995 : trois ans et demi de prison ferme et un million de francs d'amende pour « abus de bien sociaux » et « corruption » dans le scandale de la Serel, société spécialisée dans la signalisation et la régulation routière. Entre 1986 et 1990, Jacques Médecin avait reçu près de quatre millions de francs de pots-de-vin de Francis Guillot, président-directeur général de la Serel (« Jacques Médecin est condamné à trois ans et demi de prison ferme dans l'affaire de la Serel », Le Monde, 5 août 1995). Le 12 janvier 1996, les peines sont confirmées en appel, sauf la peine de prison, réduite à deux ans. Pourtant, Jacques Médecin quitte la France sans être inquiété et ne purge pas ces condamnations (« Condamné, Jacques Médecin s'apprête à repartir en Uruguay », Le Monde, 14 janvier 1996 et « Jacques Médecin — Un élu rattrapé par les affaires », Le Monde, 19 novembre 1998).
- 31 mars 1998 : condamné par défaut à deux ans de prison pour fraude fiscale (« FRAUDE FISCALE : Jacques Médecin a été condamné par défaut à deux ans de prison », Le Monde, 2 avril 1998).